i write you a words ~ miléna

Insomnie du soir. Tu te couches tard, travaillant sur ton écran, un article en page ouverte et un chat en page réduite.  Ce fameux chat où tu passes tes nuits dessus. Tu discutes. Avec des gens. Habituels ou nouvelles personnes qui viennent engager une conversation. Tu fais une sélection, ignorant certains et répondant aux autres. Tu discutes avec cette femme, depuis un moment. Elle est presque devenue ta compagnie du soir. Vous vous fixez un rendez-vous pour demain. Heure tardive, tu décide de fermer l'ordinateur et d'éteindre la lumière . Tu t'embarques dans le navire de Morphée.

Néant complet. Nuit noire. Sans rêve qui te bouleverse. Quelques heures de sommeil. Tu n'en as jamais eu besoin de beaucoup. Tes paupières s'ouvrent, tes yeux s'accrochent à ton plafond. Sombre donnant l'impression que les ténèbres vont t'étouffer. Il fait encore nuit. Regard sur le côté, tu vois sur ton radioréveil six heures. Tu souffles. Comment vas-tu tuer le temps de ta journée de congé avant le rendez-vous propice. Du sport, finir ton article, regarder la télévision, jouer à la PlayStation. Bien des choses pour te divertir. Pourtant ton intérêt n'est porté sur aucune de ces occupations.

Levé. Douche prise. Tu te poses sur l'ordinateur. Café à côté de toi, cigarette entre tes doigts, tu tapes. Cet article que tu veux impérativement conclure pour en commencer un nouveau. Traitement de texte, les lettres manuscrites fusent à chaque pression de tes doigts sur le clavier. Une allure de secrétaire, tu as l'expérience. Dix heures et seize minutes. Article conclu ce point final qui te fait sourire. Tu te lèves. L'heure du rendez-vous est fixée à onze heures et quart. Au café, non loin de chez toi. Tu t'y rends même à pied. Retrouvant pour la première fois cette femme. Rencontrée sur un site de rencontre.

Toujours cette même application, celle qui me permet de rencontrer des hommes pour que l'on partage une nuit. Elle est toujours active ces derniers temps, pour Joseph, si je veux être honnête. Mais ces temps-ci, il y a un autre homme. Je ne sais pas pourquoi mais je couche moins et parle plus, ce qui ne me ressemble pas. D'abord beau, il est assez agréable dans ses mots. Même si en temps normal je m'en contrefout des paroles, l'action prime, mais là c'est différent. Nous avons parlés, nous n'avons pas tout de suite pris un date. J'ai appris certaines choses sur lui et je dois avouer que tout ce qui touche le professionnel m'attire bien. Il m'a dit être journaliste. Et justement, moi, j'ai besoin d'un peu de pub. La boutique marche moins bien ces temps-ci, je crois que fleuriste ici n'est pas un bon job, le peu de soleil n'aide pas les fleurs à pousser, cependant, tout le monde a des bouquets à offrir, des choses à se faire pardonner ou juste l'envie de faire plaisir à sa famille, sa moitié.

Petite, j'ai longtemps espérer qu'un homme fasse des choses pour moi, m'aime pour ce que je suis et concrètement, cela ne s'est pas passé comme ça. Aucun petit-ami qui m'attend à la sortie des cours avec des fleurs dans la main, pas de soirée romantique devant un film ou à un restaurant. C'est pour cela que je suis devenue celle que je suis, celle qui n'espère plus avoir un petit copain, qui pense que c'est un fardeau à porter. Cependant, j'aime toujours la compagnie masculine, d'où cette application. Je ne pensais pas devenir celle qui drague à distance, j'étais celle qui aller de l'avant pour laisser tomber cet homme au petit matin. Avoir cette boutique, ça m'a fait continuer de rêver comme la petite fille que j'étais, même si je me suis rendus compte que les hommes sont des ordures la plupart du temps. Rare sont ceux qui m'expliquent qu'ils viennent pour faire plaisir à leurs copains, ceux que je vois sont ceux qui offrent des fleurs pour qu'elles oublient leurs erreurs.

Mais finalement, avec cet homme, nous avons pris un rendez-vous. Pas le soir, non, le matin, pour faire plus professionnel, pour ne pas que le sexe gâche tout dans ce que j'aimerais faire, dans mes projets. Malgré tout, s'il faut utilisé le charme pour avoir ce que je souhaite, ce ne sera pas un problème. N'ayant pas l'habitude de rencontrer quelqu'un pour parler boulot ou pour parler beau temps, je n'ai pas bien dormis cette nuit, soit excité par ce que je vais vivre, soit morte de trouille à l'idée de devoir parler à quelqu'un. Oui, derrière cette assurance presque quotidienne, je n'aime pas rencontrer de nouvelle personne où je dois demander un service.

Cette nuit assez courte m'a permis de rentabilisé à rattraper la dernière série à la mode et dont je n'ai pas pu voir un seul épisode jusqu'à maintenant. Vers dix heures, je me lève de mon sofa, qu'il faut vraiment que je change mais il y a tellement de lien affectif avec lui. Je m'habille, un jean, un tee-shirt blanc et une veste en cuir. Le ciel gris de dehors ne m'aide pas à choisir à mettre une robe aujourd'hui. Je me maquille, me coiffe pour être présentable. Avant de partir, je n'oublie pas de donner à manger à mon chien et je quitte l'appartement. Le café n'est pas à côté de chez moi, ce qui m'oblige à prendre la voiture puisqu'il est dans un autre quartier de la ville. Du monde sur la route. Moi qui râle au volant. Mon stress qui augmente par peur d'arriver en retard. Mon estomac noué rien qu'à l'idée de devoir consommé au café. Je dois faire un détour pour aller plus rapidement à mon rendez-vous. Je gare mon véhicule sur le parking le plus proche du café, marche les quelques mètres qui m'en sépare, rentre et cherche le jolie visage de mon rendez-vous.

Toi. Ou Gaegroir. Fidèle à toi-même. Tu es l'homme qui ne s'attache pas, qui ne porte aucun intérêt aux autres. Tu n'es pas altruiste, tu n'es pas généreux. Tu ne paies pas le café à une femme. Tu ne les aides pas à porter les courses. Tu es désagréable, froid et inaccessible. Il y a un jeu à lequel tu aimes participer, c'est de s'amuser avec leurs sentiments et de les lâcher. Le petit matin, qu'elles ne te retrouvent plus dans la chambre à coucher. Peur de l'attachement. Ou peut-être parce que ton cœur est pris par une seule femme, ta sœur.

La pluie ébouriffe tes cheveux. Des perles qui coulent sur ton visage qui peut paraître ange, mais qui n'est qu'un masque cachant ce qui se trouve à l'intérieur. Tu entres dans le café. La jolie serveuse te sourit, tu n'y réponds pas. Pour toi, ces formes doivent être méritées. Tu ne souris pas à n'importe qui. Tu restes froid, droit et tu prends place à une table. Tu l'as choisie près de la fenêtre. Les gouttes de pluie ruissellent le long des carreaux de la vitrine. Tu observes le temps battre son plein à l'extérieur. Pour une fois, tu es en avance ou elle est en retard. Tu ne fais pas trop attention à l'heure, très loin d'être ponctuelle. Ô diable cette ponctualité, tu as toujours préféré que ce soit les autres qui doivent tuer leur temps à t'attendre.

Téléphone. Objet qui prend de ton temps. Yeux rivés sur l'écran, tu lis les dernières actualités. Rien d'intéressant. Tu défiles les pages en survolant les textes. Tu pourrais plutôt aller sur Facebook, comme quoi les informations sont toutes aussi putrides quelles qu'elles soient. Tu regardes aussi les derniers commentaires de ton blog où tu répertories un tas d'articles plus ou moins inutiles. Le temps défile, le temps est dur à combler. L'heure sur ton téléphone affiche dix minutes de retard. Le temps est long, lourd et vide à la fois. Le temps, celui qui te perd. Tic, tac. Le bruit des aiguilles de ton horloge qui tournent dans ta tête.

Tu ne sais pas pourquoi, comme si tu l'as sentie arriver. Cette personne aux cheveux mi longs châtains, reflets cuivres. Veste en cuir et jean. Tu l'observes rapidement, l'étudies pour apporter une conclusion qu'elle est la personne que tu attends. Elle est à l'image des photos qu'elle t'a envoyées. Aucune peine d'aller la voir, tu attends que son regard te piste et te cible pour lever la main. Les autres te regardent avant de comprendre que tu fais signe à quelqu'un. Tu ne comprendras jamais les personnes qui s'intéressent aux autres. Les curieux de nature. Tu l'es puisque tu es journaliste, mais c'est différent. Là ils sont censés boire un café en compagnie de quelqu'un que cela soit d'une personne ou d'un appareil technologique. Tu pourrais être désagréable. Dire d'aller regarder ailleurs, mais tu ne fais rien. Tu observes la demoiselle s'avancer vers toi.

La pluie. J'ai toujours aimé cela, aimer son son contre la vitre de mon appartement et même, sortir sous la pluie ne me dérange pas. Mais là, ce n'était pas le bon moment. Pas du tout. Mais c'est toujours comme ça. Quand tu vas voir ta mère, il fait super beau, le soleil brille et quand tu dois aller voir un homme que tu vas devoir séduire, il pluie. En me garant, je regarde l'heure qu'affiche ma voiture. Quinze heures. Fichu garagiste qui n'a pas été capable de remettre la bonne heure à mon tableau de bord. Et moi, je ne sais pas comment faire. Le bouquin explicatif a sûrement été jeté à la poubelle, même, je ne sais pas si je l'avais une fois la voiture acheté vu que c'était une occasion. Une occasion qui m'a apporté que des merdes et je suis bien contente qu'elle m'ait amené jusqu'ici. Lors de bouchon, de feu rouge, elle a tendance à se couper. C'est pour ça que j'étais allé voir ce garagiste, il aurait dû régler le problème mais je ne pense pas qu'il a fait beaucoup de changement, à par l'heure. Hier, elle s'est coupé, encore, à un feu rouge. On m'a klaxonné, j'ai paniqué, j'ai calé trois fois. Payer si cher pour pas grand-chose. Heureusement que le sexe est gratuit. Enfin, de mon côté il l'est. Je tente d'essayer de trouver mon téléphone dans mon sac à main, introuvable. La pluie, le potentiel retard, le téléphone disparu, une bonne journée en perspective. J'espère qu'une fois que je serais dans ce café, je m'en sortirais mieux.

J'ai l'air stupide, à attendre derrière mon carreau que le temps se calme. Mais j'ai l'impression que plus le temps passe, plus la pluie tombe. Tant pis, je ne peux pas me permettre d'arrivé dans quelques minutes. Qu'est-ce que j'ai horreur de ne pas savoir quelle heure il est, ça me fait stresser, encore un peu plus. J'ouvre la portière, de l'eau me tombe au visage, j'adore. Je ferme vite fait la portière et me dépêche d'aller jusqu'au café. Maudit parking qui n'avait pas prévu l'influence de la boutique, même mon parking est plus grand et j'ai moins de clients. Je pousse la porte, passe mes mains dans mes cheveux. Je n'ai même pas un téléphone pour regarder le désastre de mon visage, ou du moins, j'aurais aimé voir si mon maquillage n'a pas coulé, c'est sur que mes cheveux vont frisés. Je pourrais directement aller jusqu'aux toilettes mais je pense qu'il ne faut pas que je joue avec le temps. Alors je le cherche. J'espère qu'il ne m'a pas menti avec ses photos, sinon je fais demi tour et je pars. Quand je pense l'avoir en visu, il me fait un signe de la main. Ayant entendu quelqu'un derrière moi peu de secondes auparavant, j'espère que ce n'est pas à cette personne qu'il parle. Mais non, en m'approchant, je le reconnais bien. Tout est parfait sur son visage, tout, en partant d'une mèche de cheveux jusqu'au bout de ses oreilles, en passant par sa bouche. Mon dieu ses lèvres. Bon, il ne faut pas que je commence comme ça, sinon on ne va pas aller bien loin… plus loin que dans mon lit. Je lui souris et prend place en face de lui.

– Bonjour. Je suis vraiment désolé du retard. Il y avait du monde sur la route.

En vrai, je n'aime pas arrivé en retard alors ça ne me met pas à l'aise, surtout quand c'est pour un premier rendez-vous. C'est sûrement pour ça que je ne garde jamais un copain, mon retard permanent doit les ennuyer.

– Je suis contente que tu sois là.