we don't run from fights (naeviah)

nom: Holt. prénom(s): Évangeline Naeviah. date de naissance et âge: 38 ans, née le 31 Octobre. lieu de naissance et nationalité: Liverpool, anglaise. origines: Anglaise. emploi/études: Libraire. quartier: West End. orientation sexuelle: Hétérosexuelle. statut matrimonial: Officiellement en couple, officieusement célibataire. groupe: RAINDROPS KEEP FALLIN' ON MY HEAD  avatar : Vera Farmiga.


il pleut il mouille c'est la fête à la grenouille
Évangeline est une petite fille insouciante et dynamique. Elle a toujours le sourire. Évangeline fait le bonheur de ses parents, le bonheur de son grand frère. Mais Évangeline fait aussi le bonheur de ceux que l'on ne voit pas.
"Maman attention, tu t'es assise sur la chaise d'Henry !" Je m'exclame, horrifiée. Mais maman ne se lève pas. Elle me regarde, considère la petite tasse en porcelaine devant elle, d'un regard inquisiteur. J'insiste. "Maman !" Elle se lève, me sourit. "Qui c'est Henry, ma chérie ?" Et je lui rends son sourire. Désigne la fenêtre du regard. "C'est mon copain, là bas ! Il a dit qu'il attendait que son thé soit moins chaud pour venir, il préfère regarder le ciel !" Ma mère regarde Henry et l'observe quelques seconde avant de se tourner vers moi. Son sourire a disparu. Elle s'approche, m'embrasse le front et s'éloigne.

Aujourd'hui, j'ai décidé d'aller à l'école avec Mary. Mary a huit ans, comme moi ! Elle ne parle pas beaucoup, et je me suis dit qu'elle devait se faire des amis autre que moi. Je l'ai tout d'abord présentée à mes copines, mais leur réaction a été bizarre. Elles m'ont dit qu'elle ne voyaient pas Mary et que je racontais n'importe quoi. J'avoue que je me suis un peu énervée, j'avais l'impression qu'elles se moquaient de nous, et elles ont rendu Mary triste en plus ! Je leur ai fait la tête pendant un moment, et je l'ai même dit à la maîtresse. Mais ça a été la même chose : elle a dit qu'elle ne voyait pas Mary et qu'il fallait que j'arrête avec mes amis imaginaires. Alors je me suis encore plus énervée, et je lui ai crié dessus. Elle m'a punie, et elle a appelé maman.

"Vous savez Madame Holt, à cet âge c'est tout à fait normal de s'inventer des amis imaginaire. Votre fille n'est pas plus anormale qu'une autre. Le fait qu'elle réagisse de cette façon par rapport à ces personnages qu'elle s'invente montre seulement qu'elle y est attachée, mais en grandissant ça devrait s'arranger. En revanche si ce n'est pas le cas pour l'école, demandez à sa maîtresse de m'appeler pour que l'on puisse en discuter."

"Évangeline, arrête tes bêtises et mets toi à table !" Hurle mon père depuis la cuisine. "Mais attends, je montre un truc à Olivia !" Je crie en retour. Depuis que je sais monter toute seule dans le grenier, j'ai rencontré Olivia et elle me montre tout plein de cachettes où je peux aller me mettre. Elle m'a dit qu'elle habitait depuis plus longtemps que papa et maman ici, et donc qu'elle connaissait la maison par cœur ! Elle est trop gentille, Olivia. On s'entend vraiment bien, et je l'adore. C'est devenue une super amie, même si elle s'approche plus de l'âge de maman que du mien. Elle me raconte beaucoup de secrets, Olivia. Comme je lui avais promis que je lui présenterais toutes mes peluches, c'est ce que je suis en train de faire mais papa ne veut pas que je finisse. Il est gentil mon papa, mais des fois je trouve qu'il est un peu trop dur avec mes amis. J'entends des pas dans l'escalier, et je me retourne. C'est Alan, mon grand frère. Il me trouve là, mes peluches alignées devant Olivia. J'ai une petite chèvre blanche entre les mains, celle que je montrais à mon amie. Alan s'approche, me prend la main. "Viens Eva, on t'attends pour manger, maman a fait du saumon comme tu l'aimes !" Il me sourit. Mais je grimace. "Olivia ne veut pas sortir du grenier et j'ai pas fini de lui montrer mes peluches." Il soupire. "Tu lui montreras après." Sa voix est neutre. Il ignore Olivia. Comme tout le monde ignore tout le temps mes amis. Je me résigne à la laisser. "Je reviens vite, à tout à l'heure !" Dis-je avec un sourire. Elle hoche la tête. J'aurais aimé la prendre dans mes bras pour lui faire un câlin, car je m'en veux de l'abandonner. Mais malheureusement je ne peux pas. Je n'y arrive pas, même quand j'essaye. C'est bizarre non ?

J'ai onze ans. Je viens de sortir de l'école, m'apprêtant à rentrer. Dos contre le mur, ruelle déserte, je suis terrifiée. Je pleure, ils m'encerclent. "Eh Évangeline, ils sont où tes potes là, hein ?" Lance un garçon dans le fond. "S'ils existent vraiment, pourquoi ils viennent pas t'aider ?" Lance celle qui a tout orchestré. Une main fond sur mon visage. Je tente de me défendre, mais seule je n'y arrive pas. "Arrêtez ! Laissez moi tranquille !" Ils rient. Rires qui m'effraient. Le cercle diminue, une main me tire les cheveux, l'autre me pousse, me fait tomber. Ça ne dure pas plus de cinq minutes. Cinq minutes d'un martyr injustifié auquel je n'ai pu me défendre. Puis ils s'éloignent. Tous, sauf elle. Elle me regarde, me surplombe. Sors son portable. "Bouge pas et souris." Ricane-t-elle. Je me relève, non pas sans difficultés. "Venge-toi," me murmure Mary. "Fait lui la même chose," me dit Henry. "Fait lui pire," me susurre Olivia. Je regarde cette fille, sourcils froncés. Ils ont raison. Je ne dois pas me laisser faire. J'essuie mes larmes, le sang qui coule de mon nez, de mes lèvres. Puis j'ouvre mon sac et en extirpe ma trousse. Je les trouve. "C'est ça," souffle Henry. "Elle ne mérite pas de continuer," dit Mary. "Tue-la," termine Olivia. "Qu'est-ce que tu fabriques ?" Lance la fille, qui pianote sur son portable.

Des ciseaux d'écoliers, on pense qu'ils ne peuvent pas être dangereux. Mais ils coupent. Et ça, on ne pourra pas leur enlever. Ce jour là, Évangeline a obéit à ses amis. Ce jour là, Évangeline s'est salie les mains. Ce jour là, Évangeline a scellé son destin. Le début de la fin. Le début d'une douce descente aux enfers.

"Ils m'ont frappés !" Je hurle, dans les bras de mon frère, en pleurs. "Et elle m'a filmée ! C'est pas moi, j'vous jure ! Henry, Mary et Olivia m'ont dit de le faire !" Je n'oublierais jamais ce regard. Ce regard qui les a tous animés. Alan qui s'est décalé, qui a rejoint mes parents. Ce regard choqué. Inquiet. Gaegroir dans les bras de ma mère, qui ne comprend pas.
Je n'oublierais jamais cette salle froide. Ce couloir sans fin. Ces hommes en bleu marine. Je n'oublierais jamais mon interrogatoire. Le médecin qui m'assistait. Je n'oublierais jamais les pleurs de maman. La façon dont elle est venue encadrer son visage de mes mains. La façon dont elle m'a dit "Je t'aime, mais c'est pour ton bien."

Selon les médecins, Évangeline est malade. Malade et dangereuse. Elle doit être internée. Être sous surveillance. Elle ne peut pas continuer à errer dans la nature ainsi. Elle ne peut pas continuer à voir ces gens, écouter ces voix qui lui intiment ce qu'elle doit faire. Elle doit être placée, encadrée. Telle est la façon dont son destin doit être scellé. L'endroit où elle passera les 26 années les plus effroyables, les plus insupportables de sa vie.

Ça fait une semaine que je suis enfermée ici. Seule. Enfin, c'est ce que les médecins disent. Olivia, Mary et Henry sont toujours à mes côtés. Je n'arrête pas de leur parler. Tout le temps. On discute de tout et de rien, et au moins ça m'aide à passer le temps un peu mieux que si j'avais vraiment été seule. Je refuse de dire que c'est de leur faute si je suis ici. Car ils me tiennent compagnie.
Je vois les médecins tous les jours. Pour des thérapies. Je leur parle de mes amis. Ils me demandent depuis quand ils sont avec moi, qu'est-ce qu'ils me disent quand je suis avec eux. Pourquoi est-ce qu'ils m'ont poussée à tuer. Ma famille me rend parfois visite. Je suis heureuse quand ils sont là. Ça me fait plaisir de les voir. De voir qu'ils pensent encore à moi. Je suis triste, sans eux. Je donnerais tout pour pouvoir retourner à la maison. Mais les médecins ne veulent pas me laisser partir. Tant que je n'aurais pas laissé partir Henry, Mary et Olivia.

Et ça, Évangeline l'a compris en grandissant. Alors qu'elle pensait que tout allait s'arranger, tout s'est empiré. Ses amis ne veulent pas la quitter. Ils sont attachés à elle. Ils sont le reflet de la maladie qui la ronge, ils sont ce qu'elle est. Ce que son cerveau crée.

"Tu ne peux pas te débarrasser de nous, Évangeline." Murmure Olivia. Je suis dans ma cellule. Cette cellule que j'occupe depuis plusieurs années maintenant. J'ai enfin fait le choix de me détacher de mes amis. Car je veux retrouver ma famille. Retrouver mes parents. Retrouver Alan, retrouver Gaegroir. Je ne veux plus vivre ici, je ne veux plus subir de thérapies. Je ne veux plus parler aux médecins, je ne veux plus avoir à côtoyer ces gens instables. Je ne suis pas comme ça. Je suis une fille normale, et je mérite une vie normale ! "Partez, s'il vous plait." Mais ils refusent tous les trois. "Allez-vous en !" Je me mets à crier. Leur refus me rend folle. Je m'agite. Leurs voix sonnent dans ma tête tel un gong sur lequel s'abat un lourd poids. J'ai mal. Je me tiens le crâne. Je hurle. C'est insoutenable. Toutes ces choses odieuses qu'ils commencent à me dire. Que je n'ai pas le droit de leur faire ça. Que je ne les mérite plus mais qu'ils ne me quitteront pas. Qu'ils se vengeront de cet abandon que j'essaye de leur infliger. Je m'affole. Les médecins arrivent dans ma cellule, essayent de me maîtriser à mains nues. Et c'est là que la vengeance commence. L'homme qui me tient change. Son visage prend la forme de celui d'Henry. Enfin. Je peux le sentir. Je peux le toucher. Alors que l'enfant que j'étais l'aurait étreint, la jeune adulte que je suis sens la rage monter en elle. Je commence à donner des coups de pieds. A frapper. Mes cris et mes pleurs s'intensifient. "De l'aide ! Amenez de l'aide !" Hurle Henry en essayant de couvrir ma voix. Olivia et Mary sont spectatrice de la scène. Puis, quelque chose me pique. Je ressens une douleur dans le dos. Mes yeux chavirent, les voix deviennent lointaines. Puis, plus rien. Le noir. Le néant.
C'est à partir de ce jour-ci, de cette première crise que j'ai été interdite de visites. Ma famille n'avait plus le droit de venir me voir. J'en ai été anéantie. Et s'est rajouté à cela un traitement plus violent, plus barbare. Le traitement par électrochocs. Cette lumière me cisaillant les yeux, cette douleur lors du premier jet. Puis de second. Mes membres qui se tendent, qui me donnent l'impression de se déchirer. Une douleur affreuse. Une douleur endurée qui ne servait à rien. Car ils étaient toujours là. Je continuais à les voir, ils continuaient à me parler.

Évangeline croyait que cela ne se finirait jamais. Qu'elle ne verrait plus jamais sa famille, qu'elle allait être condamnée à souffrir ici. Qu'elle ne gouterait plus jamais à une vie normale. Puis, il y a eu Andrew.

Recroquevillée dans un coin de ma cellule, je le vois entrer. Je lève les yeux. Son visage ne m'est pas inconnu. Je ne parviens plus à savoir où est-ce que je l'ai vu. Il s'approche de moi, s'agenouille, relève mon visage d'une main sous mon menton. "Bonjour Évangeline. Est-ce que tu te souviens de moi ?" Je le regarde. "Non." Je lâche d'une voix neutre. Il penche la tête. Son sourire a quelque chose de rassurant. "Viens avec moi."
Il m'emmène dans son cabinet. C'est un docteur. Il me rafraichit alors la mémoire. Andrew. Andrew Powell. Le meilleur ami d'Alan. Je m'en souviens. Il venait parfois à la maison. Il est devenu psychiatre. Mon psychiatre désormais. Il me dit avoir étudié mon dossier. Il me dit avoir demandé à ce que l'on stoppe immédiatement les électrochocs.  A ce que l'on adopte une méthode moins barbare, moins douloureuse. "Ça ne sert à rien de continuer les électrochocs si ça ne fonctionne pas." Dit-il. Si j'en avais eu la force, je me serais jetée dans ses bras tel une enfant apeurée, une enfant traumatisée. Reconnaissante de me faire arrêter cette source de souffrance. Mais je suis épuisée. Je n'ai plus la force de rien. Même manger m'est devenu un supplice. Andrew se penche sur son siège. "Écoute, voilà ce qu'on va faire. Si je suis ici, ce n'est pas pour rien ni par hasard, Évangeline. Je vais te faire faire suivre une nouvelle thérapie. Et te faire sortir d'ici."

Évangeline n'a pas rechigné. La venue d'Andrew n'était pas anodine. Car c'est Alan qui l'a demandée. A demandé à ce qu'il postule ici, à ce qu'il prenne en charge sa sœur, à ce qu'il lui donne régulièrement des nouvelles. A ce qu'il la fasse sortir de cet endroit. Évangeline a maintenant la trentaine passée, et elle n'a presque rien connu de la vie. Il est temps que ça change.
Grâce à l'aide d'Andrew, Évangeline parvient à diminuer ses crises. Il lui dit qu'elle doit ignorer, qu'elle doit penser à autre chose. C'est dur. Extrêmement dur. Mais force d'exercice, force de cette motivation à quitter l'établissement, elle fait des progrès, chaque jour.

Cette sensation du soleil caressant ma peau me donne l'impression de revivre. Je respire profondément, laisse mes poumons s'emplir de l'air extérieur. Ça y est. Je suis enfin dehors. Andrew se tient à mes côtés. Marche près de moi, m'emmène à sa voiture. Une fois à l'intérieur, il ne démarre pas tout de suite. Il me regarde, plante ses yeux dans les mien. Un air sérieux. Perçant. "Tu te doutes bien que tu ne vas pas pouvoir reprendre une vie normale tout de suite, Évangeline. Je ne vais pas te mentir, mais tout va changer. Tes frères nous attendent à l'aéroport, tu ne peux pas rester ici en sachant quels sont tes antécédents. Quant à moi, je vous suis. Il faut que je te garde en consultation, car tu n'es pas guérie, Eva'." Je l'écoute attentivement, sans rien dire. Mais il ne s'arrête pas là. "On s'en va aux États-Unis. A Portland. Tu vas vivre avec moi et je vais me faire passer pour ton conjoint, car tu ne peux pas rester seule pour le moment. Et il faudra éviter d'éveiller les soupçons sur ta maladie. C'est comme ça que tu pourras t'en débarrasser."

Un nouveau départ pour Évangeline. Ou plutôt, pour Naeviah. Son second prénom. Une nouvelle vie. Un poste de libraire dans la librairie qu'à racheté Alan avec toutes ses économies. Un appartement proche de ceux de ses frères. Un appartement partagé avec son psychiatre. Une fausse relation pour cacher ses consultations. Pour ne pas éveiller les soupçons. Pour essayer d'oublier ses amis devenus ennemis. Ennemis de toute une vie massacrée.

Ça fait deux ans. Deux ans que Naeviah vit auprès de ses frères et de son psychiatre. Deux ans que Naeviah tente de reprendre une vie normale. Et ça fonctionne. Mais la maladie n'est pas annihilée. Parfois, les crises reviennent. Olivia, Mary et Henry refont surface. Les crises sont violentes. Difficile à stopper sans calmants. C'est pourquoi elle doit toujours être entourée de l'un des trois hommes. Alan, son grand frère qu'elle aime énormément. Un grand frère hypra-protecteur, qui a tout fait pour qu'elle sorte de cet asile, à qui elle doit beaucoup. Gaegroir, son petit frère qu'elle regrette de ne pas avoir vu grandir. Un petit frère avec lequel elle souhaite rattraper le temps perdu, apprendre à le connaître et à l'aimer comme elle aime Alan. Andrew, son psychiatre qui se fait passer pour son petit ami. Un homme envers lequel elle a une totale confiance, un homme qui ne la lâche presque plus. Un ami pour lequel elle a commencé à éprouver de nouvelles choses. Une fausse relation qui parfois frôle le vrai.

Et grâce à eux, je reprends goût à la vie. Du moins, je commence.



Pseudo sur le net: Warren / paradinsane. Prénom:    Age: 20 ans et toutes mes dents, enfin je crois Comment as-tu trouver le forum ? : Partenariat. Fréquence de connexion: Tous les jours normalement. Comment trouves-tu le forum?: Joli, très lisible et il a l'air accueillant ! Inventé ou scénario : Inventé.

Gaegroir m'avait dit que tu nous préparais une histoire de ouf, et OMG ! Je crois que c'est la meilleure histoire que j'ai lu ! Tu veux pas le faire en livre, je te l'achète tout de suite En tout cas, bravo pour cette histoire de folie ! Elle m'a fait de la peine la Nae ! J'ai hâte de te voir RP et je viendrais te demander un lien !

Félicitation, tu es validé ! Maintenant, tu peux aller créer ta fiche de  liens et aller recenser ton logement et ton emploi ou tes études. Tu peux aussi chercher des liens avec les fiches déjà présentes. Créer un scénario si le cœur t'en dit et passe sur les jeux.
cobain.